Pat « Mother Blues » Cohen
L'émission "blues" de radio RDL Colmar animée par Jean-Luc et David BAERST

 

Pat, puisque c’est la première fois que nous nous rencontrons, peux-tu te présenter succinctement ?
Pat Cohen est mon vrai nom, par contre je me fais appeler Pat « Mother Blues » Cohen sur scène.
Je suis originaire de la Nouvelle-Orléans mais j’ai été contrainte de quitter la Louisiane après le passage de l’ouragan Katrina (le 29 août 2005, nda). Je me suis, alors, installée en Caroline du Nord, à Salisbury. Tout ce que je possédais à la Nouvelle-Orléans a été perdu…

pat cohen

Pourquoi as-tu choisi ce pseudonyme de « Mother Blues » ?
C’est une autre personne qui m’a donné ce nom (Pat prononce deux fois cette phrase, nda)…
Il s’agit d’une femme, promoteur de spectacles, dans le New Jersey.
Elle avait pris l’habitude de me surnommer ainsi et, depuis, j’ai intégré de manière définitif ce qualificatif au coeur de mon nom de scène.
J’ai été touchée qu’elle me nomme ainsi… c’est par son intermédiaire que je suis devenue une « Mother Blues » (Mère du Blues, nda).

Peux-tu revenir sur ton enfance, en Louisiane, et la manière dont tu as commencé à chanter ?
J’ai toujours été une personnalité faite pour la scène… Je me souviens de photos de moi, alors que j’avais 3 ans. J’y étais assise devant un piano comme si je jouais en public…
J’étais attirée par le fait de pouvoir communiquer avec les gens de cette manière. J’ai toujours  ressenti ce besoin, une profonde envie qui est en moi depuis ma plus tendre enfance.

A partir de quand le rêve est-il devenu réalité pour toi ?
J’étais au Lycée, c’est là que je me suis dit « Je pourrais vraiment le faire »…
Je n’ai pas eu la chance d’avoir des parents qui croient en moi. Ils ne voulaient pas m’entendre chanter chez eux. Ils voulaient que je continue mes études, que j’ai la meilleure éducation possible afin d‘être une personne « normale ». Cela était, pour eux, incompatible avec le fait d’être chanteuse. Il m’ont dit d’oublier ce souhait et de poursuivre mes études…

Quand tu as décidé de, malgré tout, te lancer. Etait-ce au sein d’un groupe de blues ?
Non, je faisais davantage de jazz à l’époque…

Quels étaient les artistes qui te touchaient le plus à cette période ?
J’appréciais particulièrement Etta James, Koko Taylor, Denise LaSalle, Mahalia Jackson…

De quelle manière as-tu rencontré Tim Duffy de la Music Maker Relief Foundation (Fondation, souvent citée dans l’émission "Route 66" et sur le présent site, qui vient en aide à certains artistes de blues afin de leur assurer des contrats discographiques et scéniques) ?
Je me produisais quelque part en Caroline du Nord…
Ron Hunter partageait la scène avec moi. Nous sommes, très rapidement, devenus des amis et il m’a permis de faire la connaissance de l’équipe Music Maker.

pat cohen

Que représente, pour toi, cette fondation ?
C’est comme une famille…
J’y ai rencontré de nombreux artistes. La plupart d’entre eux sont devenus des amis et nous pouvons dire, qu’effectivement, nous formons une vraie famille.

Quels sont ceux qui te sont le plus proches ?
J’en apprécie beaucoup !
Tous sont différents, que ce soit par leurs styles ou leurs personnalités.  Je peux les aimer pour des raisons variées…. Je pourrais te citer Beverly « Guitar » Watson qui a, aujourd’hui, 71 ans et qui joue toujours de la guitare avec tant d’énergie. J’aime aussi beaucoup Albert White, Pura Fe’ qui est tellement gentille, Lil’ Joe qui vient de Chicago, Dr Burt qui est aussi un très bon guitariste âgé de 74 ans…
Il y en a tant et ils sont tous tellement intéressants !

As-tu beaucoup enregistré à ce jour ?
J’ai fait deux disques sous mon propre nom…

Considères-tu ta musique comme du blues pur et dur ?
Oui, c’est du blues basique …

Quel sont les thèmes que tu aimes aborder dans tes chansons ?
J’ai enregistré une chanson intitulée « Millenium Blues » (issue de l’album du même nom, nda) qui évoque le blues tel que nous le ressentons aujourd’hui. C’est, par exemple, une démarche qui m’intéresse…

Parmi les artistes de blues de la jeune génération, quels sont tes favoris ?
Ces musiciens sont très différents des pionnier du genre….
J’en aime certains, d’autres beaucoup moins…
J’aime le blues, surtout quand il est bon. Je peux aussi apprécier tout autre style, à partir du moment où il est bien joué…

Cette tournée actuelle marque ta combientième venue en Europe ?
J’effectue, actuellement ma quatrième tournée en Europe…

pat cohen

Le fait de venir au contact de ton public français représente-t-il quelque chose de particulier pour toi ?
C’est un honneur…. Je l’avais découvert via une tournée avec d’autres artistes de la Fondation Music Maker (en novembre 2010, nda). Nous sommes en janvier et me voilà déjà de retour, accompagnée par des musiciens français. C’est une très belle chose qui m’arrive et j’en suis ravie !

Est-ce différent de se produire avec un groupe français (The Dixiefrogs en l’occurrence) quand on a l’habitude de se produire avec des musiciens issus du « terroir » du blues ?
Pour moi il n’y a pas de différence, c’est la même chose !
« Music is music », il faut que ce soit bon… c’est la seule chose qui importe…

Est-il facile, pour toi, de te faire une place au sein de la scène blues américaine ?
Le blues, aux USA, aujourd’hui n’est pas respecté comme il devrait l'être.
Il devient nécessaire que les américains commencent à prendre conscience du fait qu’il s’agit d’une importante fondation musicale (et tout simplement culturelle) de notre pays. Les gens ne soutiennent pas le blues comme c’est le cas, ici, en Europe. C’est pour cette raison que beaucoup d’artistes américains viennent s’installer ici…
Sinon, beaucoup d’entre eux auraient été obligés de mettre un terme à leur carrière dans leur propre pays. Ce n’est pas de la situation d’un artiste en particulier qu’il faut s’inquiéter, mais celui du blues en général…

Quels sont tes projets ?
Mon prochain CD contiendra davantage de « matériel » original. Je travaille actuellement dessus et suis en phase d’écriture de chansons. J’aimerais aborder différents sujets et, notamment, revenir sur l’ouragan Katrina. Je me pose encore quelques questions à son sujet et j’aimerais essayer d’y trouver des réponses en musique…

Places-tu des espoirs particulier en l’avenir ?
Continuer ma carrière, enregistrer de nouveaux albums et faire de plus en plus de concerts. Je ne te cache pas, qu’à titre personnel, mon espoir le plus cher et celui de trouver l’homme de ma vie…

As-tu une conclusion à ajouter ?
Simplement que je suis très contente d’être ici. Je voudrais saluer tous les gens qui soutiennent le blues en France car sans eux je ne sais pas ce que nous, les artistes, deviendrions. Je tiens donc, simplement, à les remercier…

www.myspace.com/patmotherbluescohen
www.musicmaker.org

 

 
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Les liens :

myspace.com/patmotherbluescohen
musicmaker.org

Interview réalisée au
Caf’ Conc’ d’Ensisheim

le 18 janvier 2011

Propos recueillis par
David BAERST

En exclusivité !

 

 

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